Michel MOURA, MOF 2007 Relieur

Concours MOF Commenter

Une carrière consacrée à la reliure, un aboutissement suprême, le titre “Un des Meilleurs Ouvriers de France”.
Tout cela n’est pas sans difficultés, sans hauts, sans bas, sans doutes et sans satisfactions : une vie professionnelle bien remplie !
Ce titre, c’est dix années consacrées à cet objectif en plus de mon travail quotidien. Un premier concours en 2000, pour “voir” ; un second en 2003 pour échouer si près du but, et enfin en 2007 pour la couronnement.

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Trois épreuves nous étaient soumises :

1. relier un livre en pleine peau maroquin avec un dos à 5 nerfs, tranchefils à la main, gardes en peau chagrin collées bord à bord à l’intérieur des cartons.
Le livre devait être enveloppé d’une chemise demi peau maroquin à bandes (la même qu’à l’intérieur du livre), le tout glissé dans un étui bordé de peau sur tous les angles.

Les difficultés majeures de ce travail résident d’une part, dans le collage des gardes bord à bord qu’il faut parer (amincir) sur 2/10e de largeur sur les bords. D’autre part, dans la confection de la chemise qui doit envelopper parfaitement l’ouvrage, au niveau du dos et dans la longueur de celui-ci, en anticipant le retrait de la matière inéluctable. Enfin, dans l’étui qui, lui aussi, doit s’adapter à la perfection.

2. relier un livre sous la forme dite “Bradel”.
Il s’agit d’une demi peau maroquin avec une couverture souple, le tout glissé dans un étui bordé en peau maroquin.
“Il a fallu beaucoup d’essais pour obtenir une couverture souple. Finalement, c’est un feuilleté de papier qui a été retenu pour la tenue et la souplesse de l’ensemble”.

3. une couture sur nerfs apparents, dite à l’ancienne (les ficelles servant de nerf restent hors des cahiers et le fil de couture les entourent), et un montage de tranchefils tissées à la main et collées définitivement au dos de l’ouvrage.

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“Cette consécration résulte de la technique, du doigté, de la patience, du bon goût pour le choix des matières et surtout l’amour de mon travail, de ma capacité à améliorer mes gestes, mes réflexions.
En fait, il faut être ouvert à tout ce qui nous entoure”.

Que perdure ce beau métier…

 

 

 

Photographies Matthieu Cellard. Merci.

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